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c’est drole parfois, les liens que l’on tisse avec un livre… celui-ci, je l’ai souvent ramassé dans les librairies, pour finalement à chaque fois le reposer avant le passage en caisse au profit d’un autre plus convoité… l’année dernière, il a enfin passé l’épreuve de l’achat, mais je ne me décidais toujours pas à l’ouvrir… remettant toujours à une prochaine fois, au profit d’une lecture plus urgente, rapide, plaisante etc…mais hier soir, il faut croire que son heure était arrivée. Lu en quelques heures cette nuit, c’est un véritable petit chef d’oeuvre… Passée la première partie qui m’a peu accrochée, où l’on découvre le personnage de Zelda Fitzgerald et ses frasques (je commençait à me dire « quand meme, pour un prix goncourt, ça manque un peu de profondeur »)… à la moitié du livre, le rythme s’accélère, les faits s’enchainent en une succession de tableaux, le personnage de Zelda prend corps et l’on se prend à l’aimer… c’est bien écrit, sans psychologie inutile, sans jugements hatifs, et plus que la chanson que le titre semble évoquer j’aurais parlé d’un tableau… un portrait par touche où ce sont les détails, les épinards de minuit, le gout de la danse, les baignades, et les cahiers cachés, qui dépeignent un personnage tout en nuance, une femme capricieuse, résolue et résignée à la fois, une femme qu’on dira folle parce qu’une passion rare l’anima… (franchement, depuis quand entendre les fleurs parler est-il une preuve de folie?)

un livre fort recommandable donc, qui m’a donné envie de lire tout Gilles Leroy, mais aussi tout Fitzgerald, et « accordez-moi cette valse » de Zelda elle-meme… et aussi la biographie du couple par Matthew Bruccoli Une certaine grandeur épique… finalement, pour un livre qui ne voulait pas se laisser lire, il aura été à l’origine d’une nouvelle grande passion littéraire, il n’est pas exclu que je le relise, et il apporte dans son sillage la perspective de tout plein d’autres lectures liées!