S’il y a une petite habitude milanaise que j’aime bien, c’est bien celle de décorer et fleurir le panier de son vélo. Je trouve que ça en dit long sur l’état d’esprit des italiens, cette volonté d’enjoliver des petits trucs du quotidien, mais aussi ce manque de nature typiquement citadin qui te donne envie de fleurir le moindre rebord de fenêtre, la plus petite bordure en bord de route. Généralement, ce sont des filles qui enguirlandent ainsi leur panier, de celles qui pédalent en escarpins à talons toute l’année et, le plus souvent, ces sont des bicyclettes un peu vintage, avec la selle en cuir, de petites sacoches stylées et des isncriptions dorées, mais on en voit aussi de plus modernes ou sportives comme celles qu’on peut trouver sur bikester. Tout comme je suis gaga des ape fleuris qui sillonnent la ville, leur chargement feuillu tangant dans leur sillage, j’aime ces bouquets ambulant qui hoquètent au gré des pavés, ces jardins ephémères qui grelottent encore en cette saison et appellent l’été!

Cette année, moi aussi, j’ai eu envie d’un panier fleuri. Mon vélo a été pas mal exposé aux intempéries cet hiver, il a rouillé, s’est terni… Si ce manque de clinquant me met en partie à l’abri des voleurs qui rodent, ça m’attriste un peu aussi, et je me suis dis qu’un peu de couleur et quelques fleurs en proue lui redonnerait un peu d’allant! Comme il fait encore un peu frais pour les bouquets champêtres et les tournesols en papier, j’ai opté pour une version fin d’hiver, un truc de mamie qui craint les frimas, et j’ai accroché sur mon panier une ribambelle de fleurs au crochet!

J’ai suivi le modèle de Is Laura, utilisé du fil acrylique résistant et j’ai laissé pendouiller les fils de fixation colorés en guise de franges façon easy rider raffiné… Je signale aussi au passage cette sympathique initiative du groupe IcecreamTeam (cherchez-les sur facebook!), yarn bombers qui tentent de fleurir abris-bus, grilles tristes et autres lieux publics de fleurs au crochet colorées et de jolis libellés, et se regroupent de temps à autres pour tricoter ensemble et répandre le gai pouvoir des fleurs… Depuis longtemps soutien de cette idée joyeuse et partageuse, je ne pouvais décemment pas limiter ma floraison cycliste à mon propre vélo, et j’ai décoré du même coup le panier d’osier d’un autre vélo, au hasard dans la cour de mon immeuble! J’en connais un(e) qui va être étonné(e)!

Et vous, vous ne le trouvez pas tout triste, d’un coup, votre panier?

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