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En ce moment, j’avoue, après les gros pavés lus cet été, je traverse une période de flemme… Trop fatiguée le soir pour faire autre chose que m’endormir devant un Charles Chaplin muet ou scroller en quête de jolies images sur Instagram… Mais il y a quand même 2 ou 3 trucs dont je veux vous parler!

colas gutman roman

Ce fut une délicieuse parenthèse que la lecture du Journal d’un garçon de Colas Gutman! Ca m’a un peu rappelé les cornichons au chocolat pour le coté journal intime, mais en version masculine, et sans le côté dramatique. Ici, ce n’est pas l’angoisse de l’adolescence qui est dépeinte au travers du regard du garçon de seconde 6, mais plutot son flegme, ou comment les drames durent 3 minutes, comment sortir en survèt à l’ère du slim revêt les apparences d’un cataclysme et comment les cheveux d’une fille de 3e suffisent à occuper les pensées pour un trimestre entier. Drôle et rafraîchissant!

nouvelles dino buzzati

Vous savez comme j’aime Dino Buzzati, et notamment ses très nombreuses nouvelles (très!) que je n’en finis pas de découvrir. Depuis que j’ai appris lors de l’expo Klein-Fontana au Museo del Novecento qu’il était en plus un fervent défenseur de l’artiste français célèbre pour son bleu, et qu’il avait pris part à une oeuvre en jetant dans la Seine des feuilles d’or à la pelle, mon admiration déjà grande ne connait plus de limites! Du coup, c’est avec un plaisir décuplé que j’ai lu le recueil Panique à la Scala. Encore une fois, que d’acuité dans les scènes dépeintes, dans les mots de ses personnages et dans cette angoisse latente, toujours présente, de l’être et de l’autre. La nouvelle qui donne son titre à l’ouvrage est à elle seule un petit bijou caustique: lors d’une première à la Scala où se retrouve tout le gratin milanais, la rumeur enfle qu’une révolution a éclaté au dehors, si bien qu’à l’issue de la représentation, plus personne n’ose sortir… Un terrifiant huis clos en habits de soirée où tout un chacun, entre ronds de jambes et petits fours, donne le pire de lui-même…

BD biographie van gogh

Mais parlons plutôt BD. J’en ai souvent parlé ici, j’ai un tel retard en la matière que j’ai de quoi meubler des week-end entiers! Commençons avec Vincent de Barbara Stok, une biographie dessinée de Van Gogh qui nous en apprend beaucoup sur l’homme, au delà de ses toiles. Sa relation fusionnelle quoiqu’à distance avec son frère, ses rêves de communauté d’artistes et les troubles mentaux qui, conjugués à une solitude laborieuse et intransigeante, auront raison de son génie visionnaire. Un portrait tout en finesse servi par un dessin essentiel mais très expressif qui donne envie de courir au musée pour redécouvrir l’oeuvre d’un peintre aujourd’hui si acclamé qu’on en oublie parfois de vraiment l’admirer (et ça tombe bien, une expo lui est dédiée au Palazzo Reale de Milan jusqu’au 8 mars 2015!)

BD andi watson

Dans un tout autre genre, j’ai dévoré Breakfast after noon d’Andi Watson, la chronique monochrome d’un naufrage: celui de la vie toute traçée d’un couple d’ouvriers renvoyés de l’usine de céramique qui les employait. Naufrage du couple tout d’abord, puis financier, et de la raison enfin, quand l’incompréhension s’installe entre deux façons d’affronter l’adversité. Pour avoir connu des périodes de vache maigre, je crois comprendre à la fois Louise, ses rêves de renouveau, de formation et son besoin d’avancer, et Rob, son sentiment d’abandon et ses difficultés à s’extirper du canapé. Une dualité qui, je crois, est rarement si nette et que je verrais plutot cohabiter dans une même personne, un jour sur deux! Et si finalement, ce n’était pas justement ça, ce sentiment quoiqu’il arrive de ne faire qu’un, qui pouvait les sauver?

Je vous laisse, j’ai tout une pile de nouveautés qui m’attendent et même, délice d’hiver pour soirée sur canapé, quelques petits Simenon à dévorer… Et vous, que lisez-vous? J’attends vos suggestions, j’ai ma lettre au père Noël à préparer! (si!)