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Samedi, dans le cadre de l’événement Bookcity Milano, j’ai pu assister à la présentation d’un livre combinant d’insolites thématiques: la stratégie managériale et l’utilisation des briques Lego… L’idée du livre, c’est tout d’abord d’ériger l’histoire des fameuses briques colorées en exemple: recherche de la qualité, obstination et volonté d’innovation. De l’ébénisterie artisanale au groupe mondial, trois générations d’une même famille se sont succédées aux rênes de la fabrique de jouet pour en faire l’un des succès majeurs de l’après guerre. Une success story résumée de façon féérico-édifiante dans la vidéo qui suit.

Tout ça pour en arriver où? Tout simplement au nouveau service proposé par Lego, une méthologie de développement d’entreprise basée sur les fameuses briques de la marque, et limpidement appelée Lego serious play.

Former des managers en les faisant jouer, une drôle d’idée? Pas tant que ça, si on considère le jeu comme stimulant de la créativité et vecteur de lien social. Si les enfants apprennent en jouant, pourquoi ne pourrait-il pas en être de meme pour les plus grands?

Si l’on en croit Leonardo Previ, co-auteur du livre, et Per Kristiansen, responsable mondial de LEGO Serious Play, les briques permettent d’accélèrer la communication interne et les processus décisionnels à l’intérieur des entreprises. L’idée, c’est de matérialiser, d’externaliser les concepts abstraits, problèmes ou projets, pour les expliquer, les tester, les manipuler… car leur attribuer une forme, c’est déjà un peu les réaliser.

Le plus intéressant selon moi, c’est sans doute cette idée que les solutions se trouvent dans l’entreprise, et qu’il n’est pas nécessaire de faire appel à des consultants extérieurs. Qui mieux que ceux qui connaissent l’entreprise peuvent en envisager le futur? Il faut juste leur donner un outil, les briques en question, pour identifier les lacunes et stimuler leur imagination.

lego serious play Leonardo Previ conférence triennale

L’idée participative du jeu entre aussi en ligne de compte, en favorisant échanges et jeux de rôle. Une approche qui ne propose donc pas de solutions directes, s’appuie sur les compétences déjà présentes et permet seulement d’en exalter le potentiel. Développement de stratégie, gestion de conflit, développement de produits, restructuration dans l’entreprise… tous ces cas pratiques gagnent semble-t-il à être considéré Lego en mains!

Il faut dire que Per Kristiansen et Leonardo Previ, en coach chevronnés, savent faire naître l’enthousiasme pour une méthode qui pourrait sembler fumeuse ou anecdotique, démontrer à renfort de chiffre l’efficacité du procédé et émailler leur discours d’anecdotes plaisantes et d’échanges badins… Vous le saviez, vous, que l’ingestion de jusqu’à 300g de Lego était sans danger? Que les briques de la marque faisaient partie des objets les plus fréquemment observés sur les radiographie de soldats américains?

En fait, ce qu’il faut selon moi retenir de cette théorie, c’est ceci: pour exposer une idée, un problème ou évaluer et partager une théorie, il faut être capable de la matérialiser: par le biais d’une argumentation construite, d’une maquette ou d’un dessin précis… sauf que tous n’ont pas des dons d’écrivain ou d’artiste. Les briques Lego, de par leur simplicité, offrent un médium simplissime, partageable et compris par tous, pour représenter des concepts abstraits, et peuvent ainsi débloquer les situations d’incompréhension ou de stagnation dans l’entreprise.

En gros, n’arrétez jamais de jouer, c’est bon pour la créativité!