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cette nuit, alors que je regardais tranquillement un deuxième épisode de Columbo, bien calée dans mon fauteuil à bascule, me vint un terrible doute… alors que, dès les premières images, on pouvait distinguer un homme cassant une vitre et simulant des empreintes de pieds sur le mur sous-jacent, tentant de faire croire à une intrusion par la fenêtre, une chose me tourmentait… puis plus tard, son forfait accompli, montant en voiture pour se rendre au vernissage d’une exposition… ce visage… si familier… mais à qui me faisait-il penser… Le Mec proposa Dave, en raison d’une improbable coupe au bol de l’acteur… je tentai David Guetta, toujours en référence au casque de cheveux blonds… mais non…

et puis soudain, l’homme est appelé par son nom, à consonnance étrangère, genre hollandaise (Van quelque chose)… ce qui semble vouloir indiquer un accent hollandais/allemand/belge/un truc du genre… et là, c’est l’illumination… Jules nom de nom!
Jules qui? mais Jules, le Jules, le Jules de Jules et Jim, l’autrichien quoi! Celui qui n’a pas de bol! (dont le pote français chipe toutes les copines, dont la femme est timbrée et disparait de temps en temps avec des joueurs de mandoline, jusqu’à ce que le fameux pote, Jim donc, vous suivez, tombe amoureux d’elle et s’installe pour un ménage à trois consenti) (ce qui n’empeche pas la femme de disparaitre de temps en temps avec le joueur de mandoline quand meme) (en vrai, pas de la mandoline mais de la guitare, mais j’aime mieux ma version)

Jules dans Columbo, hallucinant! un peu vieilli sans doute, jouant de surcroit un personnage guindé (et coupable, hin hin), mais bien ce bon vieux Jules!
Ce qui est drôle (ou alors ça n’interesse que moi?), c’est que le film de Truffaut a beau être culte (ayant réussi la prouesse d’égaler l’excellentissime livre de Henri-Pierre Roché), on ne sait pas trop (du moins moi) ce que sont devenus les acteurs masculins ensuite, Oskar Werner (Jules), Henri Serre (Jim) et Serge Rezvani (Albert)? un tour sur wikipedia pour eclaircir tout ça, et on découvre en passant que 13 ans séparent les 2 prestations d’Oskar Werner…

en fait, ce qui m’a je crois laissée pantoise, c’est la convergence de deux univers distincts… d’un coté, Columbo le ringard, avec sa gimbarde française, son chien inutile et ses hobbies de beauf (sa femme peint des tableaux à numéros, c’est pas ringard ça?), les décors toujours marrons, les très américaines boiseries murales des intérieurs bourgeois, les complets jacquards et les jupes de femmes sous le genou; de l’autre, la classe franco-autrichienne de Jules et Jim, les ballades à vélo, les mecs même pas ridicules à la salle de sport, la marinière de Catherine, l’après-guerre, les élégants tacots… je n’aurais pas cru que ces deux univers puissent se rencontrer… je m’attendais presque à ce que l’assassin enfin démasqué fonde en larme en expliquant que ce n’est pas de sa faute, qu’il a des excuses, sa femme s’est jetée d’un pont 13 ans auparavant… alors, appelez ça magie du cinéma, ou comme vous voulez, mais c’est quand meme dingue qu’un même type puisse incarner un salaud qui se débarrasse de sa belle-mère pour des histoires d’argent, et un brave garçon passionné d’insectes entiché d’une harpie… (des fois je fais des grandes découvertes hein…)

non mais vous y croyez vous, que je vais finir par me passionner pour le cinéma (moi qui ai vu 12 films dans ma vie… allez, on va dire 15), par le truchement de l’inspecteur Columbo? parce que, maintenant, j’ai envie de voir « Fahrenheit 45 » (l’adaptation de l’excellent libvre de Bradbury, avec Oskar Werner aussi, réalisé par Truffaut itou, mais en anglais), « La nef des fous » aussi (toujours avec l’ami Oskar, mais aussi avec Vivien Leigh et Simone Signoret), et du coup, « autant en emporte le vent » aussi (de fil en aiguille, rapport à Vivien Leigh) et tant d’autres… je vous tiens au courant de la « saga » Oskar, et du temps que tiendra cette nouvelle marotte! Bon lundi!