Le problème pendant le Salon du meuble de Milan, comme je pense pendant tous les événements du même genre un peu partout, ce sont ces espaces et événements qui n’ont rien à voir avec le design et qui sont quand même, sponsoring oblige, signalés sur les cartes et font perdre un temps fou à ceux qui tentent de faire une visite exhaustive… Pourtant, comme une contradiction bienvenue, ils sont parfois aussi l’occasion d’une pause. Pause visuelle (trop d’objets tue l’objet), auditive (sur une échelle de 1 à 10, je dirais que le niveau sonore de la semaine est à 8) et cérébrale (il faut savoir qu’au bout d’un moment, le dégoût t’assaille, tu prends en photo n’importe quoi et l’hypoglycémie te guette, transformant en Graal n’importe quel ramequin de cacahuètes). Cette année, la pause, c’était dans le tout nouveau Spazio Erbe, dans l’espace de Cos (le marchand suédois de fringues aux coupes minimales et aux chaussettes colorées) aménagé par le studio Snarkitecture en grotte de tissu épurée.
Quelque chose de blanc, aux lignes à la fois organiques et géométriques, lumineux et un peu gothique, un labyrinthe sinueux en non-tissé entrecoupé de niches et miroirs, baigné dans une lumière spectrale et, au bout du tunnel, quelques objets et une penderie avec des vêtements pastels… Très Cos, très conceptuel, mais avec quelque chose de ludique et d’intemporel, sorte de halte rêveuse où trônait, incongruité bienvenue, la quasi absence d’objets…